La chose qui transcende réellement cette e36 est
la tenue de route. Cette dernière est tout bonnement hallucinante ! Les
honneurs reviennent aux suspensions, aux jantes BBS de 18 pouces et, bien
entendu, aux SP Sport Maxx qui les entourent. On peut pourtant dire que je suis
habitué à des autos dont la tenue de route n’est pas vraiment le point
faible : M3 e46 SMG II, Caterham Super Seven 1.8 VVC… Mais là, c’est un
autre monde ! C’est la première fois que je suis obligé de me tenir au volant
pour ne pas me retrouver l’épaule dans la portière gauche ou bien assis sur ma
copilote ;) Les sièges sport offrent pourtant un excellent maintien,
meilleur que sur la sus-citée M3 e46 !
Les petits virages s’enchaînent à
des vitesses improbables, les points de corde regardent de très près les 225/40
passer à côté d’eux, et n’en gardent pour seul souvenir qu’une image floue !
L’auto se jette déjà dans le virage d’après. Un petit appel-contre-appel et
les quatre roues décrochent simultanément, tout en douceur, et reprennent très
vite le grip qui leur est si cher. C’est un vrai régal que de conduire une auto
aussi neutre, aussi efficace ! En appui, remettre les gaz se traduit par
une dérive de l’arrière étonnamment facile à maitriser. A force d’enchainer les
virages à ce rythme, les futures victimes de la belle ///M montrent vite leur
derrière. On est surpris de voir des feux stop s’allumer alors qu’on passerait
20 à 30 km/h plus vite dans la courbe ! En sortie de virage, le silencieux
Madac magnifie la sonorité du six cylindres en ligne bavarois, le bruit si
sourd à bas régime se mue en hurlement plus aigu à l’approche du rupteur, et,
avant l’entrée du virage suivant, crépite à la redescente du régime…
Vous allez me dire que tout n’est pas si fantastique
sur cette voiture, que je dois bien avoir quelques reproches à lui faire. Alors
oui, je vais tout vous dire. Les freins gagneraient à avoir une attaque un peu
plus franche, mais ils remplissent très bien leur rôle sur route ouverte où,
naturellement, il convient de toujours garder une marge de sécurité. Le moteur
manque un peu de punch, il est très linéaire, moins rageur que le M50 de mon
ancienne 325i. Il distille moins de sensations et, comparé au niveau général de
l’auto, que ce soit au niveau des options, de la tenue de route, ou de
l’agrément… je le sens légèrement en retrait. Les grandes jantes ne sont pas là
pour l’aider, mais qu’importe, le surcroit de tenue de route est tellement
appréciable qu’il fait tout oublier… sauf l’idée d’avoir 321 chevaux sous le
capot ;)
En dehors de ça, je n’ai pas de reproche à faire, la
voiture est confortable à un point que l’on peine à imaginer en la voyant
extérieurement. La consommation est plus que raisonnable, à la limite de
l’indécence. Lisez plutôt. Un plein m’a permis de rouler durant 673 km
décomposés comme suit : 150 km de petites routes à virages, 50 km dans les
bouchons envilleet le reste sur
autoroute. Soit une
consommation de… 8,54 litres aux 100 km ! Sur autoroute, ma vitesse
variait entre 120 et 135 km/h, la consommation étant sensiblement plus basse
que si je maintenais le 130 tout le temps. En revanche, sur les petites
routes, je n’ai pas regardé l’économètre, l’attraction des virages étant trop
forte !
Au final, on a une tenue de route fabuleuse, des
performances et une homogénéité au top et tout ça avec une consommationtout à fait raisonnable ! Quand je vous dis
que cette auto est extraordinaire… Réellement extraordinaire… Mais toutes les
bonnes choses ont une fin et c'est en ce vendredi 14
août 2009, après un an et deux mois à son volant, que
je dis adieu à ma belle bleue. Heureusement, outre le
fait que je ne doute pas que son nouveau propriétaire
saura l'entretenir et l'exploiter comme il se doit,
un nouveau projet est à l'étude... Plus rapide encore et
peut-être bien bleu Avus !