La
BMW M3 est à elle seule un mythe qui, au
travers de ces quatre générations, n'a eu
de cesse de faire rêver tout passionné qui
se respecte. Elle doit son succès sans cesse
grandissant à cette discrète sportivité,
cette agressivité sans ostentation, cette
distinction et surtout cette polyvalence.
Bien que je considère que l'apogée de
la polyvalence fût atteinte avec la génération
e36, cette e46 ne démérite pas, loin de
là ! Il est vrai qu'avec la boite manuelle,
la conduite serait un peu plus douce en
ville et un peu plus jouissive en conduite
sportive, mais la SMG II est un réel plus
dès lors que l'on souhaite penser à autre
chose ou que l'on est un peu paresseux (ou
que la bonne occasion qui se présente est
équipée de la dite boite SMG II !).
Alors que nous recherchions
une voiture qui marche bien mais à un prix
raisonnable (problématique de pas mal de
monde je pense !) et après avoir été essayé
une M3 e36 3.0, je suis tombé sur une annonce
de M3 e46 SMG II, quand j'ai vu la couleur
(extérieure et intérieure) je suis tombé
sous le charme. Sans compter qu'elle n'était
pas très loin de chez nous. Contact est
pris avec le propriétaire, et après une
première visite, on lui confirme notre intérêt.
Celui-ci se concrétisera en septembre 2007,
date à laquelle la belle vient rejoindre
notre 325i e36 et la Caterham Super Seven
1.8 VVC...
Y'a de quoi s'amuser !
Petit tour de l'auto. Elle
est équipée des jantes 18 pouces et non
des 19 en option (dommage), des feux xénon,
de l'intérieur cuir jaune, des sièges électriques,
du chargeur 6 CD dans le coffre... Bref
rien d'exceptionnel au niveau des options,
pas de toit ouvrant, pas de GPS, pas d'allumage
automatique des feux... ce qui n'est pas
indispensable me direz-vous. Cette
M3, surtout dans cette livrée Phonixgelb
(Phoenix Yellow), c'est avant tout sa gueule, son charisme,
ce qu'il y a sous le capot et ce qu'on ressent
au volant qui nous intéresse !
Puisqu'il faut bien parler
des choses sérieuses à un moment ou à un
autre, allons-y ! Sous le capot, c'est à
peine s'il est utile de le présenter, on
trouve le 6 cylindres en ligne M. 3246 cc,
343 chevaux à 7900 tours/minute, 365 Nm
à 4900 tours/minute, 107 chevaux/litre...
On entre dans un autre monde, un monde ou
il ne s'agit plus de savoir conduire sportivement,
mais de piloter... Un monde dans lequel
chaque fantasme de passionné peut devenir
réalité, un monde ou vous pouvez faire fumer
les pneus arrière jusqu'en fond de deux,
un monde dans lequel vous pouvez envoyer
l'aiguille du compte-tour butter sur
le 8, un monde dans lequel même à 200
km/h vous pouvez sentir l'arrière se dérober,
un monde dans lequel à 280 km/h compteur
vous pouvez (presque) vous recoiffer en
vous regardant dans le rétroviseur électrochromatique
central (même si je laisserai ce plaisir
à d'autres !)
Allez, partageons ensemble
un petit moment au volant de cette fantastique
auto. Pied sur le frein, position du levier
SMG II sur neutre, on tourne la clé. Le
bruit est en deça des espérances, et au
ralenti, dans la voiture, ce n'est pas exceptionnel.
On pousse le levier à droite, on règle la
vitesse de passage des rapports sur le sixième
mode après avoir pris soin de désactiver
le DSC et, tant qu'à faire, on presse le bouton
sport. Là, ça va causer... Pour le fun,
on accélère un peu plus fort que ce que
les pneus tolèrent. Il en résulte une certaine
odeur de pneus brûlés et une légère fumée
blanche. Etrange... C'est pas le tout mais
il ne faut pas oublier de regarder l'aiguille
du compte-tour
qui approche dangereusement du fameux
8. Il est tant de donner une impulsion vers
l'arrière sur le levier pour passer la 2.
Sans relacher l'accelérateur, l'accoup est
monstrueux (et monstrueusement mauvais
pour la transmission et la boite...) et
fait repartir les 255/40 en fumée. J'espère
que la trace de ma colonne vertébrale ne restera
pas imprimer dans les cuirs trop longtemps
! Mais le temps passe vite, 5"0 après
avoir enfoncer la pédale de droite, les
100 km/h sont oubliés (on perd un peu de
temps en burn). Les 160 km/h sont franchis
au bout de 11 secondes. Et peu de temps
après, les 200 km/h, 210, 220, 230, 240,
250, 260, 270... 280 ! Débridée, la voiture
est donnée pour un peu plus de 280 km/h,
290 selon certains.
Malheureusement, nos autoroutes
ne nous permettent pas de valider ce chiffre,
et nos routes placées sous la surveillance
rapprochée de la force bleue rendent inexploitables
la majeure partie des capacités de l'auto.
Tant pis, on appréciera du même coup le
plaisir de rouler dans une auto très ferme
mais confortable (notamment grâce aux jantes
18" et non 19), on profitera de l'audio
de qualité, du régulateur de vitesse (dommage
qu'il ne soit pas actif, comme sur les classe
S) et de la possibilité de tomber trois
rapports, de faire hurler le 6 cylindres
à travers les 4 sorties d'échappement et
de transformer l'escargot qui était
devant nous en un tout petit point à peine
distinguable dans les rétroviseurs !